Lorsque les températures chutent, le cycle de chauffage d’une thermopompe se transforme pour s’adapter aux conditions hivernales. L’air extérieur devient plus froid, l’humidité varie et le givre peut se former sur l’unité extérieure, ce qui modifie la façon dont l’appareil fonctionne au quotidien. Comprendre ces ajustements aide à mieux interpréter les bruits, les cycles de dégivrage et les variations de performance observés en plein hiver. Ce guide présente de manière structurée le fonctionnement du cycle hivernal, le rôle du dégivrage et les bonnes pratiques d’entretien qui permettent de conserver un confort stable et une bonne efficacité énergétique.
1. Comprendre le cycle hivernal d’une thermopompe
Le cycle de chauffage d’une thermopompe repose sur un principe simple : transférer la chaleur de l’air extérieur vers l’intérieur du bâtiment. En hiver, ce principe reste le même, mais les conditions deviennent beaucoup plus exigeantes. L’appareil doit composer avec des températures négatives, un air parfois très humide et des épisodes de givre répétés.
1.1 Adaptation aux conditions froides
Lorsque l’hiver s’installe, la thermopompe doit travailler davantage pour extraire la chaleur disponible dans l’air extérieur. Plus la température baisse, plus il est difficile de capter suffisamment d’énergie thermique, ce qui allonge les cycles de fonctionnement et sollicite davantage le compresseur. Le système ajuste alors la fréquence des démarrages, la durée des cycles et la gestion du ventilateur extérieur pour maintenir un confort intérieur acceptable.
Dans ces conditions, on observe souvent un fonctionnement plus continu, avec moins d’arrêts prolongés. Ce comportement n’est pas anormal : il s’agit d’une réponse logique à la demande de chauffage accrue et au différentiel de température plus important entre l’intérieur et l’extérieur.
1.2 Rôle du dégivrage dans le cycle de chauffage
En mode chauffage, l’unité extérieure se refroidit fortement, au point que l’humidité de l’air gèle sur le serpentin. Une certaine quantité de givre est donc inévitable. Si rien n’était fait, cette glace s’accumulerait et réduirait le flux d’air, provoquant une chute de performance.
Pour éviter cette situation, le cycle hivernal inclut automatiquement des phases de dégivrage. La thermopompe inverse alors temporairement la circulation du réfrigérant pour envoyer la chaleur vers l’extérieur. Le serpentin extérieur se réchauffe, la glace fond et le cycle de chauffage normal peut reprendre. Un spécialiste en performance énergétique résidentielle insistera toujours sur ce point : bien comprendre le dégivrage permet de distinguer un fonctionnement normal d’un début de panne.
2. Quand et pourquoi le dégivrage s’active
Le déclenchement du dégivrage n’est pas aléatoire : il dépend de la température, de l’humidité et des informations fournies par les capteurs de la thermopompe. Les systèmes modernes surveillent en continu les conditions de fonctionnement pour décider du moment opportun où il faut dégivrer.
2.1 Principes d’activation du dégivrage
En hiver, l’humidité contenue dans l’air se condense sur les surfaces froides de l’unité extérieure, puis gèle. Plus l’air est proche de 0 °C et saturé en humidité, plus ce phénomène est rapide. Lorsque le givre atteint une épaisseur jugée suffisante par les capteurs, la thermopompe déclenche un cycle de dégivrage.
Pendant ce cycle, le ventilateur extérieur s’arrête généralement et la vanne d’inversion modifie la direction de circulation du réfrigérant. La chaleur se dirige alors vers l’unité extérieure pour faire fondre le givre. Il est normal d’observer un léger nuage de vapeur et d’entendre un bruit de souffle lorsque le mode se transforme.
Les observations de terrain montrent qu’en conditions humides près de 0 °C, la fréquence typique du dégivrage se situe souvent autour de 45 à 60 minutes. Ce chiffre peut augmenter ou diminuer selon le modèle de thermopompe, l’environnement immédiat (dégagements, obstacles, vents) et le taux d’humidité.
2.2 Signes de fonctionnement normal vs anomalies
Pour l’utilisateur, la grande question est de savoir quand le comportement de la thermopompe est normal, et quand il traduit une anomalie. Une partie de la réponse se trouve dans l’apparence du givre et la fréquence des cycles de dégivrage.
Tableau 1 – Signes de fonctionnement normal et indices de problème
| Observation | Statut | Action recommandée |
| Fine couche blanche de givre | Normal | Aucune action, simple surveillance visuelle |
| Cycle de dégivrage toutes les 45–60 min | Normal | Vérifier ponctuellement le confort et la stabilité |
| Givre épais, dur, couvrant l’unité | Problème | Inspection de l’échangeur et des capteurs |
| Dégivrage déclenché plus d’une fois par heure | Problème | Planifier une maintenance technique |
Une fine couche de givre fait partie du fonctionnement courant. En revanche, une couche épaisse, dure ou qui ne disparaît pas après le dégivrage doit être prise au sérieux.
3. Durée du dégivrage et influence des conditions extérieures
La durée d’un cycle de dégivrage n’est pas fixe. Elle varie en fonction de la densité du givre, de la température de l’air et du temps nécessaire pour retrouver un échange thermique normal.
3.1 Fréquence et durée selon la météo
Plus l’air est humide et proche du point de congélation, plus les cycles sont fréquents. À l’inverse, lorsque l’air devient très froid et sec, le givre se forme plus lentement et les dégivrages s’espacent.
Tableau 2 – Conditions extérieures, fréquence et durée typiques du dégivrage
| Condition extérieure | Fréquence de dégivrage typique | Durée moyenne du cycle |
| 0 °C, humidité élevée | Toutes les 45 à 60 minutes | 4 à 6 minutes |
| –5 °C, humidité moyenne | Environ toutes les 90 minutes | 3 à 5 minutes |
| –15 °C, air sec | Rarement | 2 à 3 minutes |
Ces valeurs représentent des tendances observées dans des conditions hivernales comparables. Un technicien certifié peut valider, pour un modèle précis, si la fréquence et la durée observées restent dans une plage normale.
3.2 Impact sur le confort et le coefficient de performance (COP)
Pendant un dégivrage, l’air soufflé à l’intérieur peut sembler plus tiède, voire légèrement frais pendant quelques instants. Ceci est lié au fait que la thermopompe envoie momentanément la chaleur vers l’unité extérieure. Une fois le cycle terminé, le chauffage reprend normalement.
Le COP (coefficient de performance) d’une thermopompe tend à diminuer avec la baisse de température extérieure. Cependant, lorsqu’elle est bien réglée et correctement entretenue, elle peut conserver un COP moyen avantageux jusqu’à environ –10 °C. Le dégivrage automatique contribue à maintenir ce rendement en évitant que la glace n’étouffe l’échange thermique. La clé réside donc dans l’équilibre entre cycles de chauffage, dégivrages ponctuels et entretien préventif.
4. Entretien et optimisation hivernale du cycle de chauffage
Un entretien hivernal adapté joue un rôle central dans la stabilité du cycle de chauffage et dans la durée de vie de la thermopompe. Il ne s’agit pas de manipulations complexes, mais de gestes réguliers qui préviennent les obstructions et les problèmes de drainage.
4.1 Plan d’entretien saisonnier
Avant de lister les tâches, rappelons qu’un entretien saisonnier vient en complément des visites professionnelles. Il permet à l’utilisateur de garder un œil sur les éléments les plus exposés aux intempéries.
Les principales tâches d’entretien recommandées sont les suivantes :
• Nettoyage du serpentin extérieur (en saison) : retirer les débris, feuilles et poussières qui peuvent limiter le flux d’air.
• Vérification du drainage : s’assurer que l’eau issue du dégivrage peut s’écouler librement sous et autour de l’unité.
• Inspection visuelle des connexions électriques : repérer tout signe de corrosion, de câble endommagé ou de boîtier ouvert (sans intervenir soi-même sur le câblage).
• Vérification des filtres intérieurs : maintenir un débit d’air suffisant vers l’unité intérieure, ce qui soutient la performance globale.
Un test de performance en début d’hiver, réalisé par un professionnel, permet également de vérifier que la thermopompe fonctionne dans les paramètres attendus et que le dégivrage automatique se déclenche correctement.
4.2 Checklist pré-hivernale simple
Avant l’arrivée des premiers gels, quelques vérifications rapides peuvent faire une grande différence. L’idée est de repérer les obstacles potentiels et de s’assurer que le système est prêt pour une saison de fonctionnement soutenu.
Voici une checklist pré-hivernale à suivre :
• Ventilateur extérieur : vérifier qu’aucun débris, branche ou objet ne gêne sa rotation.
• Système de dégivrage : confirmer que le cycle se déclenche et se termine normalement lors d’un essai en mode chauffage.
• Filtres intérieurs : les nettoyer ou les remplacer pour garantir un flux d’air optimal.
• Drain de condensation et zone sous l’unité : dégager les blocs de glace, saletés ou objets qui pourraient bloquer l’écoulement de l’eau.
En appliquant ces vérifications de façon régulière, il est possible de réduire de manière significative les risques de baisse de performance ou d’interruption de service pendant l’hiver.
4.3 Conseils de sécurité électrique en période de froid
Au-delà du confort et de l’efficacité, la sécurité électrique reste un point majeur. Une thermopompe est un appareil électrique puissant, qui ne doit jamais être alimenté par une installation improvisée ou endommagée.
Quelques principes simples s’appliquent :
• éviter l’utilisation de rallonges électriques non conçues pour ce type d’appareil ;
• vérifier que le disjoncteur associé à la thermopompe est bien calibré pour sa puissance nominale ;
• surveiller visuellement l’état du câblage apparent, des boîtiers et des connexions externes ;
• en cas de doute, faire inspecter le circuit par un technicien qualifié.
Ces précautions contribuent à préserver l’intégrité du système tout en réduisant les risques de coupure ou d’incident en période de grand froid.
5. Questions fréquentes sur le cycle de chauffage en hiver
Pour compléter les sections précédentes, cette partie répond aux interrogations courantes des utilisateurs concernant le fonctionnement du cycle hivernal.
5.1 FAQ – Cycle hivernal d’une thermopompe
Le dégivrage réduit-il beaucoup la chaleur disponible à l’intérieur ?
Pendant le cycle de dégivrage, la chaleur est temporairement dirigée vers l’unité extérieure. Une légère baisse de la température d’air soufflé peut être perçue, mais elle ne dure que quelques minutes.
Est-il normal que ma thermopompe fonctionne plus souvent en continu l’hiver ?
Oui. Quand il fait très froid, l’appareil doit compenser des pertes de chaleur plus importantes. Des cycles plus longs sont un comportement normal.
Que faire si le givre ne disparaît pas après un dégivrage ?
Une couche de givre qui persiste ou s’épaissit peut signaler un problème de capteur, de vanne ou de flux d’air. Il est alors recommandé de planifier une inspection.
Dois-je arrêter ma thermopompe lorsqu’il fait très froid ?
Certains modèles conservent un rendement acceptable jusqu’à des températures très basses ; d’autres nécessitent davantage l’appui d’un chauffage d’appoint. La documentation du fabricant et l’avis d’un professionnel permettent de déterminer la meilleure stratégie selon votre installation.
5.2 Quand faire appel à un professionnel
Dès que les cycles de dégivrage deviennent anormalement fréquents, que le givre forme une couche compacte et dure ou que des bruits inhabituels persistent, il est conseillé de consulter un spécialiste. Une évaluation professionnelle permet d’éviter l’usure prématurée du compresseur et les interruptions de service en plein hiver.
À Gatineau et en Outaouais, Réfrigération Jolicoeur peut accompagner les propriétaires dans l’analyse de leur cycle de chauffage hivernal, l’entretien préventif et l’optimisation de leur thermopompe. Leur expertise en chauffage, ventilation et climatisation permet de proposer des ajustements concrets et adaptés aux réalités climatiques locales.
Conclusion
Le cycle de chauffage d’une thermopompe en hiver est plus complexe qu’il n’y paraît, mais il suit une logique précise : adapter en continu le fonctionnement de l’appareil aux conditions extérieures pour maintenir le confort intérieur. Le dégivrage automatique, la gestion du givre, la fréquence des cycles et les réglages de base s’inscrivent tous dans un même objectif : préserver la performance et la durabilité du système. En appliquant un entretien saisonnier rigoureux, en surveillant quelques indicateurs clés et en faisant appel à un professionnel en cas de doute, il est possible de tirer pleinement parti de sa thermopompe, même lors des hivers les plus rigoureux. Pour un accompagnement personnalisé et des conseils adaptés à votre habitation, Réfrigération Jolicoeur peut devenir un partenaire de confiance dans la gestion de votre confort hivernal.